Norabio : des fruits, des légumes et une vision

Installée à Bois-Grenier, dans le Nord, la coopérative Norabio réunit 141 producteurs de fruits et de légumes autour d’une vision partagée de l’agriculture, bio et durable. Et ça marche : 18 ans après sa création, le groupement est en pleine croissance – verte, forcément.

Avec un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros et un volume de 10 000 tonnes écoulées en 2016, les 141 producteurs réunis au sein de Norabio détonnent dans un  paysage agricole régulièrement sujet à des crises souvent profondes. La récompense d’un modèle imaginé à la fin des années 90, lorsque ses premiers adhérents, des producteurs installés dans tous les Hauts-de-France, se sont rassemblés au sein d’un GIE transformé en coopérative deux ans plus tard. Tous partagent des convictions fortes, attentives au développement d’une agriculture responsable : ne pas utiliser certaines semences, ne pas chauffer les serres, ne pas utiliser n’importe quels intrants… En termes de gouvernance, une même volonté domine : la forme de la coopérative fait que les producteurs adhérents sont tous traités sur un pied d’égalité. Arboriculteurs, maraîchers, éleveurs… Peu importe la taille ou l’expérience ; chacun dispose d’une voix équivalente.

© Norabio

L’union fait la force

Fruits, légumes, produits laitiers, œufs, épicerie… Forte de la variété et de la complémentarité de ses membres, Norabio alimente en produits frais et locaux les grossistes, distributeurs et restaurateurs de la région. Conçue pour répondre aux objectifs définis par ses membres et sécuriser le développement de la production bio, la coopérative organise une série d’achats communs (intrants, semences, plants autorisés dans le cahier des charges de la production bio…). Elle assure également la commercialisation, menée par des interlocuteurs rompus aux échanges avec des clients variés : « Nous nous adressons à toutes une série d’opérateurs, à des échelles très différentes » explique Jonathan Heyndrickx, chargé de la communication de la coopérative : « Nous vendons aux marchés de gros et à des industries de transformation comme à des acteurs des restaurants, à des cantines… »

norabio-cageotLes particuliers ne sont pas oubliés et peuvent accéder directement aux produits des agriculteurs grâce aux « biocabas » qu’ils peuvent récupérer dans 300 points relais répartis sur tout le territoire : commerces, associations, entreprises… Consommer bio et local n’a jamais été aussi facile, d’autant que trois tailles de panier distinctes sont disponibles, du modèle individuel au format familial. Avec un petit plus : « A côté de nos fruits et de nos légumes, nous joignons un imprimé, la “feuille de chou”, qui permet de se renseigner sur l’origine des produits, propose des idées de recettes, comprend un petit mot du producteur, suggère des idées de sorties “nature” pour le weekend… » ajoute Jonathan Heyndrickx. Le tout géré dans une logique responsable, puisque les biocabas sont confectionnés et livrés par une équipe de personnes en insertion professionnelle.

Pleine croissance

Sur le plan économique, Norabio fonctionne sur un principe simple, explique Jonathan Heyndrickx : « chaque nouvel entrant acquiert à son arrivée une part sociale d’une valeur de 300 €, un seuil volontairement bas pour n’exclure aucun type d’exploitation. Norabio prélève  ensuite une commission sur les ventes des produits de ses adhérents pour financer ses services et la vingtaine de salariés que compte aujourd’hui la coopérative ». Les producteurs gardent la maîtrise des négociations commerciales.

norabio-courgeAu-delà, Norabio a permis de structurer le tissu de producteurs et favorise par là une concertation indispensable à une croissance responsable de l’agriculture bio en région. Et sur ce plan, le moins qu’on puisse dire est que le résultat est au rendez-vous, avec un rythme de croissance qui tourne année après année autour de 20 %. La récompense d’un modèle qui a fait ses preuves du côté des producteurs comme des consommateurs d’un changement des mentalités : « Le bio a le vent en poupe », se réjouit Jonathan Heyndrickx ; « ce contexte favorable nous à aidé à grandir, à trouver de nouveaux clients et à convaincre de proche en proche d’autres producteurs de nous rejoindre ».

La croissance est telle que la coopérative a récemment ressenti le besoin de faire le point sur ses pratiques et sa stratégie. Elle vient de finaliser  une nouvelle charte et de redéfinir ses ambitions avec l’ensemble de ses adhérents, en réaffirmant sa volonté  de proposer une large gamme de produits alimentaires bio, à une grande diversité de clients et dans un esprit solidaire. Cohérence, cohésion coopération : trois commandements essentiels pour une coopérative bien décidée à rester fidèle à ses principes.

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