Colisweb se frotte au dernier kilomètre

Posez la question à n’importe quel acteur du commerce en ligne : question livraisons, le dernier kilomètre est sa bête noire. De nouveaux entrants se font pourtant forts de répondre à l’une des plus vieilles difficultés du commerce en ligne, à commencer par le lillois Colisweb. Au menu : algorithmes, souplesse et agilité.

Embouteillages, difficultés à se garer, coûts… Si un mastodonte de la vente en ligne comme Amazon s’est penché sur la possibilité de confier ses colis à des drones plutôt qu’à des transporteurs traditionnels, ce n’est pas un hasard. En jeu, sa capacité à répondre à l’évolution des besoins des consommateurs, de plus en plus intéressés par la livraison dans l’heure des produits qu’ils viennent de commander, là où ils le souhaitent. Un casse-tête que plusieurs start-up (Deliveree, Colis Privé…) cherchent à résoudre en se positionnant sur le marché de la livraison ultra-rapide, avec des modèles économiques et des paris techniques différents.

colisweb-logoEt l’un de ces pionniers est lillois : fondé en 2013 par deux jeunes entrepreneurs, Rémi Lengaigne et Damien Abgrall, Colisweb construit depuis bientôt quatre ans son modèle sur une promesse : sa capacité à livrer dans les grandes villes des produits de tout type et en deux heures au plus, grâce à son réseau de transporteurs indépendants, géré par un logiciel maison qui se charge de choisir le livreur le plus efficace en fonction de la proximité géographique, du type de colis concerné (poids, fragilité…) et du moyen de transport le plus adapté : rollers, vélo, scooter, camionnette…

Intégrée aux sites marchands des partenaires BtoC (Leroy merlin, Darty, Boulanger, Habitat, Guy Degrenne…), la plate-forme est déjà disponible dans une quinzaine de ville et s’est même récemment étendue pour proposer des services comparables aux particuliers ou en BtoB, comme avec Norauto qui l’utilise pour la livraison de retours de pièces.

Côté clients, c’est la garantie d’être livré en deux heures ou sur rendez-vous, en notant au passage la qualité du service rendu par le coursier. Le modèle, qui rappelle évidemment celui d’Uber, vient d’autant plus sérieusement remettre en cause les pratiques des transporteurs historiques qu’il affiche un taux de fiabilité de 98 %. Une performance qui suppose de fidéliser un réseau qui compte aujourd’hui un bon millier de livreurs indépendants, donc d’améliorer constamment la technologie déployée pour rendre leurs déplacements plus fluides, plus pertinents et plus rentables. Donc d’améliorer en permanence le logarithme développé à Euratechnologies, en partenariat avec l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA)…

Pour ça, la jeune start-up peut compter sur de solides financements : après avoir réuni 850 000 euros en 2014 auprès d’une demi-douzaine de business angels, la société a levé l’été dernier 2,5 millions d’euros auprès des mêmes partenaires, accompagnés par de nouveaux investisseurs dont la BPI. De quoi financer une quinzaine de recrutements, son effort de R&D et une stratégie de déploiement à l’international (Allemagne, Benelux…) et dans de nouvelles grandes agglomérations françaises. En ligne de mire, un chiffre d’affaires 2017 de 3,5 millions et une cinquantaine de nouveaux clients. Un coursier à suivre !

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