Un drive à la ferme ? C’est possible !

Les circuits courts, vous connaissez ? Ce mode de distribution repose sur une idée simple : réduire au maximum le nombre d’intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs. L’intérêt ? Favoriser l’emploi local, trouver un prix ajusté et équitable et… profiter de bons produit.
Premier volet d’une série consacrée aux nouveaux modes de consommation avec le Court-Circuit, une entreprise fondée par trois trentenaires réunis par une même ambition : valoriser les produits de la ferme et rassembler les agriculteurs. Un projet qui défend une agriculture locale, durable et paysanne.

logo-courtcircuitLeCourtCircuit.fr place les nouvelles technologies au service de l’agriculture locale. L’idée ? Construire un système calqué sur les drives mis en place par la grande distribution, couplé à un site web. Et offrir ainsi aux consommateurs un service pratique fiable, fondé sur la fédération d’une communauté d’agriculteurs acquis aux circuits-courts.

Reste à passer de l’idée aux actes: « la vente directe est très présente dans le Nord Pas de Calais-Picardie mais l’offre était dispersée et manquait de visibilité« , explique Jimmy Devemy, l’un des trois cofondateurs. « Pour un habitant, faire ses courses en une seule fois était impossible : il fallait passer de ferme en ferme… Les plus convaincus font l’effort, mais toute la difficulté consiste à aller au-delà des publics déjà sensibilisés pour convaincre de nouveaux consommateurs.« 

fondateurs court circuitÀ l’époque, lui est contrôleur de gestion achat dans le secteur de la VAD ; Anthony Voilet est ingénieur dans une grosse SSII et Maxence Messiant a déjà lancé sa propre entreprise de services. Amis de longue date, les trois trentenaires partagent les mêmes préoccupations citoyennes. « Nous souhaitions passer du discours aux actes, concrétiser notre engagement. Nos parcours professionnels respectifs nous laissaient sur notre faim à cet égard… Nous avons pris le temps de creuser l’idée et fin 2013, nous avons petit à petit quitté nos anciennes vies pour fonder LeCourtCircuit.fr« .

« Notre idée repose sur la construction d’une plateforme de vente en ligne qui rassemble les producteurs locaux« , expliquent les trois trentenaires. Sur le site, les clients identifient une ferme comme lieu de retrait et choisissent les produits proposés par les producteurs du coin. Simple et direct, le principe contribue à recréer du lien entre les agriculteurs et le consommateur final. « Le but n’est pas d’inventer un nouveau système de commercialisation mais de s’inspirer du terrain pour compléter l’existant avec un service rapide, souple et efficace. »

Les entrepreneurs en herbe commencent par faire le tour de la région fin 2013 à la rencontre des agriculteurs, bien sûr, mais aussi des structures, des collectivités et des institutions qui épaulent les producteurs au quotidien, de la MEL au groupement d’entrepreneurs Grands Ensembles en passant par le Comité Local d’Aide au Projet (CLAP) de Lille. La reconnaissance suit : fin 2014 la démarche est labellisée « Programme national pour l’Alimentation » par le ministère de l’Agriculture.

Petit à petits, les idées prennent corps. Fin 2015, 180 producteurs se sont inscrits sur le site : dix points de retrait sont en place, dont un 100 % bio et le site attire un nombre croissant de visiteurs. L’idée séduit : « l’origine des produits est de plus en plus importante aux yeux des consommateurs« , juge Jimmy Devemy ; « notre objectif, c’est de les amener au travers du drive à une alimentation plus saine et plus raisonnée. »
Et les idées se multiplient pour développer leurs activités. Les jeunes entrepreneurs ont notamment l’intention de toucher les collectivités locales et les cantines scolaires de la région. Et se donnent encore un à deux ans pour franchir le seuil de rentabilité.

Un projet créé par des Nordistes, pour les Nordistes ? Décidément très Rev3.

Repères

Chez nous, comme sur toute la France, 1 agriculteur sur 5 vend au moins une partie de sa production en circuits courts…
… mais la vente directe ne représente encore que 12 % de la valeur des ventes dans l’hexagone

1 producteur bio sur 2 vend en direct au consommateur

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