Vivement juillet… Mais en attendant, il faut bien se chauffer, et si possible sans se ruiner. Bonne nouvelle, on y travaille tout près de chez nous : en Picardie, le groupe Muller conçoit et fabrique toute une gamme de produits destinés à rendre le chauffage domestique et collectif plus performant sur le plan énergétique Radiateurs, sèche-serviettes, chaudières, pompes à chaleur… Le tout 100 % made in France !
Une entreprise industrielle qui conçoit et fabrique tous ses produits dans l’hexagone ? C’est possible, la preuve avec le groupe Muller. Fondée en 1960 et labellisée Origine France Garantie (OFG) en 2013, l’entreprise familiale fondée par son actuel président, René Teurquetil, et dirigée par son fils Pascal Teurquetil s’est progressivement imposée comme un acteur incontournable sur le marché du confort thermique sur les marchés français, européens, asiatiques, nord-américain. Peu connus du grand public, ses appareils de chauffage individuel et collectif sont pourtant partout, commercialisés dans la distribution professionnelle sous quatre marques phares (Airelec, Applimo, Campa et Noirot), ou accessibles dans les rayons des grandes surfaces de bricolage (Concorde, Radial, Chaufelec).
Expert du confort thermique, le groupe a construit son succès sur l’importance de sa R&D (il y investit chaque année 5 % de son chiffre d’affaire), inscrite dans l’ADN d’une culture d’entreprise largement dédiée vers l’innovation. Au-delà de ses six usines, le groupe a considérablement investi dans cinq centres de recherche en France pour travailler sur des solutions technologiques innovantes, adaptées aux différentes sources d’énergies renouvelables et conçues pour permettre la performance énergétique et la réduction du gaspillage thermique. Essentiel pour les porte-monnaie, alors que la production d’eau chaude représente encore la moitié des consommations électriques dans les logements neufs, et le chauffage 40%…
Le confort énergétique passe par l’efficacité
Face aux problématiques environnementales et sociales majeures, le Groupe a rapidement fait porter l’effort de recherche sur la réduction des consommations – et donc des factures d’énergie – et l’intégration des sources d’énergie renouvelable. Autant de défis techniques que le groupe voit comme une opportunité de développement bien plus que comme une contrainte, pariant sur la qualité et l’innovation de ses produits pour faire la différence avec des concurrents aux produits meilleur marché, mais nettement moins vertueux.
Sur le plan humain, l’entreprise a doublé en cinq ans son nombre d’ingénieurs – 120 aujourd’hui pour un total de 1 200 salariés. Sur le plan des moyens, ses laboratoires, intégrés dans ses centres de productions, sont à l’origine de d’innovations technologiques régulièrement reconnues par les experts, comme lorsque le groupe a remporté le Concours Mondial d’innovation 2030 pour sa solution SETS, un équipement intelligent de stockage électrothermique développé par sa filiale Campa. Deux de ces laboratoires géants – ils figurent parmi les plus vastes d’Europe – sont d’ailleurs implantés dans les Hauts-de-France, à Feuquières-en-Vimeu (Somme) et Laon (Aisne).
Muller : deux centres de recherche en Hauts-de-France
Dans la Somme, l’entreprise a investi plus de 5 millions d’euros, de quoi multiplier par trois la surface d’un espace où une vingtaine d’ingénieurs planchent sur des chauffe-eaux thermodynamiques de nouvelle génération. Leur fonctionnement repose sur l’utilisation d’une pompe à chaleur capable de capter les calories de l’air ambiant. Un liquide frigorigène les transmet à un compresseur qui élève la température du fluide circulant autour de la cuve – chauffant ainsi l’eau qu’elle contient. A la clef, jusqu’à 70 % d’économies d’énergie en un an par rapport à un chauffe-eau classique et au bon vieux cumulus…
Dans l’Aisne, sa filiale Noirot travaille au développement de solutions intelligentes en matière de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire (nos douches !), de ventilation des logements et de qualité de l’air. Agrandi en 2015, le laboratoire est dédié à l’innovation technologique : 1 600 m² flambants neufs conçus pour représenter aussi fidèlement que possible un environnement réaliste, grâce à un véritable logement de 100 m² destiné à l’étude en conditions réelles des appareils et de leur environnement. L’ensemble voisine avec une série de petits compartiments d’essais, sortes de cellules climatique conçues pour reproduire des conditions spécifiques : chaque logement présente en effet un profil différent en fonction des matériaux de construction, de l’isolation de sa façade, de son environnement, de son étanchéité… Une variété infinie de paramètres qui permet d’étudier le comportement des appareils de chauffage et d’améliorer leurs performances grâce à une batterie de tests : robustesse, confort, communication entre appareils, qualité des capteurs…
Le radiateur à l’âge numérique
Bien décidé à conjuguer performances énergétiques et monde numérique, Muller a développé la technologie « Smart ECOcontrol® », capable de faire des radiateurs des appareils intelligents, communicants et connectés. Le tout pour garantir le confort thermique des occupants d’un logement tout en réduisant le volume d’énergie nécessaire. Truffés de capteurs, les radiateurs récupèrent et analysent une masse de données capables d’affiner le pilotage du chauffage dans la maison en temps réel, en optimisant la consommation.
Des appareils connectés entre eux et pilotables facilement : un rêve de consommateur et un gage de succès à l’international, où le groupe est de plus en plus identifié comme un acteur de la transition énergétique, environnementale et de la transformation numérique : l’export représente environ un tiers du chiffre d’affaires de Muller, contre 1 % il y a quinze ans.