Basé à Lille depuis 1996, le groupe Cleaning Bio a construit sa croissance autour d’une double préoccupation environnementale et sociétale. Spécialiste du nettoyage écologique, la PME dirigée par Yann Orpin a également fait de la RSE un axe stratégique incontournable.
500 000 emplois dans l’Hexagone : économiquement important, le monde de la propreté n’en est pas moins éclaté entre des milliers d’intervenants puisque les deux tiers des entreprises du secteur comptent moins de dix salariés. De quoi faire de Cleaning Bio un acteur de premier plan dans un secteur économique particulièrement atomisé, avec ses 250 collaborateurs et son million et demi de chiffre d’affaires. Figure importante, la PME lilloise – également implantée à Montpellier – est aussi réputée pour son excellence, notamment depuis qu’elle a été la première société de propreté française à obtenir la norme Développement durable ISO 26 000 en France.
Car si côté prestations, l’entreprise propose sur le papier des prestations classiques de nettoyage et d’entretien, le groupe trouve son originalité ailleurs. Loin des pratiques d’un secteur parfois accusé d’user ou d’abuser de produits chimiques plus ou moins agressifs, la société emploie uniquement des consommables et du matériel bio pour assurer ses prestations dans les locaux de ses clients publics ou privés : crèches, bureaux, magasins, copropriétés… Y compris pour des prestations plus délicates comme l’élimination de tags et de graffiti ou le nettoyage de parties délicates d’accès en milieu urbain : façades, bardages, toitures… La PME travaille d’ailleurs en lien avec le pôle santé au travail de la région Nord, systématiquement sollicitée pour mener une analyse avant l’achat d’un nouveau produit ou d’un nouveau matériel. Au-delà de l’utilisation de produits éco-labellisés, la société dirigée par son cofondateur Yann Orpin veille à réduire son empreinte carbone, en optimisant les déplacements des collaborateurs et en privilégiant les fournisseurs régionaux).
Quand PME rime avec RSE
Mieux : dans un secteur assimilé à tort ou à raison à des conditions de travail difficile, au temps partiel et aux contrats précaires, l’entreprise a fait de ses conditions de travail et de recrutement le fer de lance de sa stratégie. Labellisée Lucie, l’entreprise a fait très tôt le choix d’éviter le turn-over ou le décrochage parmi ses salariés. Et a donc mis en place des modes de management attentifs aux problèmes quotidiens que rencontrent les collaborateurs, dans l’idée d’intervenir là et quand elle le peut pour les aider à y faire face. Ainsi, le choix des sites de travail et des horaires est établi en tenant compte du lieu de domicile des agents comme de leurs contraintes personnelles ou familiales. Au-delà, le dispositif d’aide sociale mis en place depuis plusieurs années propose aux employés qui le souhaitent de bénéficier rapidement et en toute discrétion d’un accompagnement : aide pour l’obtention d’un logement ou le passage du permis de conduire, avances sur salaire…
Concrètement, tout est fait pour responsabiliser des collaborateurs en les impliquant dans les prises de décision, voire en leur permettant de mesurer eux-mêmes la qualité de leur travail en élaborant et en pilotant par exemple une partie des indicateurs qui les concernent. Jusque dans ses recrutements, l’entreprise s’implique en faisant de la réinsertion des personnes en difficulté et de la diversité l’un des éléments d’une stratégie de ressources humaines axée sur la diversité sociale et culturelle et sur une pyramide des âges nettement plus diversifiée que chez ses homologues. Le tout grâce aux partenariats passés avec les Cap Emploi1, les associations de réinsertion ou les Ecoles de la 2e chance.
Ces choix bousculent les habitudes, y compris au-delà de l’entreprise. Là où les clients sont habitués à voir les prestations de nettoyage exécutées tôt le matin ou tard le soir, Cleaning Bio réalise exclusivement ses prestations en journée, en profitant le cas échéant des pauses-déjeuners pour assurer les travaux les plus bruyants. Un choix né de la volonté d’améliorer les conditions de travail des agents qui a l’avantage de permettre des échanges entre l’entreprise et ses clients finaux, tout en redonnant un visage aux personnes qui contribuent à rendre un cadre de travail propre et agréable. Humaniste, et responsable.
