Elle s’appelle Noor, le mot arabe pour « lumière » : aux portes du Sahara, Mohammed VI a inauguré en février dernier la première tranche de ce qui sera à terme la plus grande centrale solaire du monde.
Après la France pour la COP 21, c’est au Maroc qu’il reviendra d’animer la COP 22. A cet égard, la mise en service de la première tranche du projet Noor montre que le royaume chérifien entend bien prouver que son engagement en faveur de la réduction des gaz à effets de serre n’a rien d’une chimère. Et si le Maroc n’a pas de pétrole – eh non – il a des idées…
Quatre fois la lumière
580 megawatts, un million de foyers alimentés, 2 500 hectares couverts par 500 000 panneaux solaires de 12 mètres de haut : pour une fois, le terme de pharaonique n’a rien d’excessif pour qualifier ce projet implanté aux portes du Sahara, à une dizaine de kilomètres de Ouarzazate. Au terme de sa construction en 2020, Noor deviendra le « plus grand complexe d’énergie solaire au monde », d’après l’Agence marocaine de l’énergie solaire.
Avec une capacité électrique de 580 megawatts, la centrale devrait alimenter en 2020 la moitié de la population marocaine. La conséquence d’un effort de longue haleine et des conditions d’ensoleillement exceptionnel qui ont poussé le Maroc à développer un vaste plan de développement des énergies renouvelables, conçu pour fournir 42 % des besoins énergétiques du pays en 2020. Dans ce cadre, le roi Mohamed VI avait lancé en 2013 les travaux de la première phase inaugurée le 4 février. Les parcs Noor II et Noor III suivront, en 2016 et 2017, et l’appel d’offre pour Noor IV vient d’être lancé. L’ensemble a reçu le soutien d’une série de pays et d’organisations, dont l’Agence Française de Développement, la Banque Africaine de Développement, la Commission Européenne…
Noor I déjà en service
Les trois prochaines phases suivront le modèle de Noor I, dont la production électrique atteint 160 mégawatts depuis le mois dernier. Le long des panneaux courent des tuyaux remplis d’une résine que la chaleur accumulée fait fondre. Liquide, elle est alors envoyée vers une centrale pour chauffer de l’eau et produire de la vapeur, elle-même transformée en électricité. Capables de suivre la course du soleil comme des tournesols, les miroirs permettent de capter un maximum de lumière pour produire une chaleur que la centrale est en mesure de stocker. De quoi produire même la nuit, longtemps après le crépuscule…Sur un an, Noor 1 peut produire 370 gigawattheures, de quoi éviter d’émettre 240 000 tonnes de CO2 par an – le double quand toutes les tranches seront entrées en fonction.
Sans se limiter au solaire, le Maroc investit massivement dans les énergies renouvelables et Noor vient compléter un arsenal plus large. En témoigne l’entrée en service, fin 2014, du plus grand parc d’éoliennes d’Afrique, à Tarfaya. En tout, le Maroc aura investi en 2020 plus de 12 milliards d’euros dans le secteur de l’énergie verte. De quoi tenir l’engagement fort pris à l’occasion de la COP21: réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre avant 2030.
La confusion est souvent faite entre puissance et énergie, et l’unité Megawatt/heure n’a pas de sens scientifique. La puissance électrique installée du projet Noor 1 est de 160 MW (et non 160 MW/h). A terme la puissance sera de 580 MW. L’énergie électrique annuelle produite de Noor 1, telle qu’estimée, est de 370 Gigawattheures (GWh) et non 370 Gigawatts (GW). Bien cordialement.
Bonjour et merci de cette précision !