Et si Noël était l’occasion de joindre l’utile et le solidaire ? L’économie sociale et solidaire regorge de solutions qui permettent de venir indirectement en aide aux personnes défavorisées au travers du don. Plusieurs structures de la métropole lilloise permettent ainsi aux particuliers d’offrir une nouvelle vie à des objets dont ils n’ont plus l’utilité. À l’autre bout de la chaîne, les personnes en difficulté peuvent y trouver autant de solutions à leurs besoins ou à leurs envies, à moindre coût. Malin, écolo, solidaire… Et diablement utile.
Filiale de Vitamine T, l’entreprise lesquinoise spécialiste de l’économie sociale et solidaire, le Grenier d’Envie fait figure de géant dans le secteur de la récupération. Sur 600 mètres carrés, la société propose depuis 2014 à ses visiteurs un stock considérable d’objets à des prix qui défient toute concurrence : meubles, outils, jouets, bibelots, jeux vidéo, DVD, électro-ménager, vaisselle… Avec une particularité : renouvelé au gré des arrivages hebdomadaires, le stock se compose exclusivement d’objets et de mobiliers récupérés auprès des déchetteries de la métropole lilloise dans le cadre d’un appel d’offre remporté en 2013 auprès de la MEL. A la clef, plus d’une centaine de tonnes de marchandises diverses ont rejoint les rayons de Lesquin l’an passé…
Typique d’une démarche d’économie circulaire, le dispositif a le double intérêt de répondre à une réelle demande sociale et de créer de l’emploi. En effet, hors de question de se contenter de récupérer les objets pour les déposer tel quels en rayon. Chaque pièce du stock est triée et réparée par la dizaine d’employés du Grenier d’Envie avant d’être remis en vente. La logique de l’économie solidaire s’applique aussi sur ce plan, puisque réparateurs, vendeurs et chauffeurs ont rejoint l’entreprise dans le cadre d’un parcours d’insertion.
A noter que Vitamine T n’est pas novice en matière de récupération. Une autre de ses filiale, Envie Nord, pratique depuis 1992 une collecte sélective d’appareils électro-ménagers d’occasion. Après diagnostic et réparation dans les ateliers, ils sont revendus dans les magasins, 30 ou 40 % moins cher que dans des magasins classiques et avec une garantie de 1 à 3 ans selon les modèles. Responsable, durable – et sûr !
Pour un Noël solidaire, donner plutôt que gaspiller
Autre exemple de pratique vertueuse, plus directe encore pour les donneurs : la donnerie organisée chaque troisième samedi du mois au Polder, le café solidaire d’Hellemmes, soit le 17 décembre prochain. Ce jour-là, tout un chacun peut se rendre en 15h00 et 17h30 au 250 rue Roger Salengro (métro Lezennes) pour y déposer la foule de choses qui encombre toujours les armoires et qu’il souhaite donner : vêtements, livres, petites vaisselles, éléments de bricolage, DVD, jeux de société… Chaque mois, une grosse centaine de personnes se pressent dans le café pour l’occasion, devenu en quelques mois un haut lieu de l’économie sociale et solidaire, cadre incontournable d’échanges et de débats. Un espace participatif par excellence destiné à redynamiser les politiques locales et le dialogue entre citoyens.
Lors des donneries, chacun peut apporter jusqu’à cinq objets en bon état, y compris des éléments volumineux, sous réserve de prévenir en amont pour les plus grosses pièces. Et chacun peut à l’inverse repartir avec sa propre moisson de produits utiles s’il le souhaite, le tout sans argent, mais par le don ou l’échange. Une autre façon de lutter contre le gaspillage ou la surproduction, mais aussi et surtout une belle occasion de discuter, de se rencontrer, de se raconter et de découvrir que la chemise jamais portée ou le livre jamais relu peuvent combler le besoin d’un autre. Et si c’était ça, l’esprit de Noël ?
