Avec le Bou’sol, on dépense malin

Une monnaie complémentaire locale existe à Boulogne-sur-Mer depuis 2013. Voilà près de trois ans que le Bou’sol rapproche les habitants de la cité et les commerçants.

Rue de Lille, BoulogneC’est à Frédéric Cuvillier, alors président de la communauté d’agglomération du Boulonnais, que revient le mérite d’avoir lancé l’idée, rattrapée ensuite au vol par quelques Boulonnais qui se sont constitués en groupe de travail avant de fonder l’APMC (Association pour la promotion de la monnaie citoyenne). Un an et demi d’ingénierie plus tard, la nouvelle monnaie apparaissait en mai 2013.

L’appui du Crédit municipal de Boulogne-sur-Mer, devenu pour l’occasion la banque « Sol », a permis le lancement de la monnaie. C’est elle qui émet les billets et régule circulation de la monnaie. Celle-ci n’a pas vocation à être épargnée : inutile donc de cacher des coupures de Bou’sol sous votre matelas ! Les coupures ne sont valables que quatre mois après leur date d’émission, après quoi il faudra les réactiver.

Et tout cela pourquoi ? Pour remettre en marche l’économie locale et favoriser les achats responsables : tous les commerces prestataires doivent signer une charte et délivrent des services respectueux de l’homme et la nature. Les 250 « solistes » actuels ont tout à y gagner : si 1 euro est égal à 1 Bou’sol, 20 euros représentent 21 Bou’sol ! Autrement dit, 5% de pouvoir d’achat supplémentaire.

Qualité et confiance

La Bou’sol est encore une jeune monnaie qui mérite d’être connue plus largement. Miguel Ittura, permanent depuis juillet 2015 à l’APMC, note que si la progression est moins forte qu’à ses débuts, en termes de solistes et de prestataires, elle se poursuit pourtant. Lentement, peut-être, mais sûrement. « Nous privilégions la qualité des prestations », souligne-t-il.

Adhérer à la démarche, c’est aussi passer par un processus relativement long. Il faut se laisser convaincre par les nombreux avantages de la monnaie. Pour les prestataires, il s’agit de faire partie d’un réseau construit autour d’un socle de valeurs communes, dans l’idée de gagner en visibilité. Pour les solistes, c’est la garantie de participer à l’économie locale et de profiter de services de valeur. « Nous proposons un réseau de qualité et un lien de confiance » , estime Miguel Ittura.

En chiffre

Depuis le lancement du Bou’sol, 120000 euros ont été échangés.

55000 euros ont été échangés en Bou’sol en 2015.

25000 euros ont été échangés sur les quatre premiers mois de l’année 2016.

L’APMC compte 70 prestataires, 250 solistes, et trois collèges (solistes, prestataires et partenaires).

À Boulogne, la monnaie locale s’échange chez 70 prestataires, qui vont de l’alimentation à la culture, en passant par les transports et les services de proximité. C’est facile ! Et pour se procurer des Bou’sol, les Boulonnais peuvent se rendre au Crédit municipal, ou dans des points relais. La Poste de Boulogne vient de signer une convention à ce sujet : à partir du 1er juin, les solistes peuvent trouver des Bou’sol au bureau principal place Frédéric-Sauvage. Petit à petit, le Bou’sol fait son nid dans les portefeuilles boulonnais.

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