De l’électricité… où on ne l’attend pas du tout

A 50 kilomètres de Pretoria, la société Bio2Watt produit de l’énergie à partir de bouses de vache. Innovant, renouvelable et propre !

On dit beaucoup trop de mal des vaches. Accusées de dégager des quantités de méthane dans l’atmosphère, elles pourraient bien répliquer vertement grâce à Steven Roux, chef de projet chez Bio2Watt. En pleine campagne, la société a fondé une usine destinée à produire de l’énergie en partant d’une source qu’on préfère en général éviter : les déjections de quelques 40 000 bovins…

Chaque jour, l’installation récolte 120 tonnes de lisier qui sont ensuite mélangées à 66 tonnes de papier destiné au recyclage ou à d’autres déchets organiques récoltés auprès de particuliers, des marchés ou des abattoirs de la région.
Mixée dans des cuves de 9000 mètres cubes, ce compost d’un nouveau genre est ensuite chauffé à 52 degrés pendant 22 jours dans des cuves afin d’en extraire un gaz qui alimente ensuite une série de moteurs eux-mêmes reliés à une petite centrale électrique. L’usine, qui produit de quoi alimenter un village de 1 500 habitants, vend son électricité à l’usine BMW de Pretoria, dont un tiers de la consommation dépend des vaches de la région…  Les éleveurs locaux y trouvent également leur compte : la coopérative des fermiers vend les déjections de ses animaux à l’usine, pour 7 euros la tonne. En fin de processus, la société leur propose un engrais de haute qualité.

La France n’est pas absente de ce projet qu’elle a contribué à financer à hauteur de 6,3 millions d’euros au travers de l’Agence Française de Développement, soit 70 % d’un investissement qui a au passage permis la création d’une quarantaine d’emplois indirects. Et l’idée pourrait faire tâche d’huile : le gouvernement sud-africain a récemment interdit la présence de déchets organiques dans les décharges. Une mesure qui devrait encourager les entrepreneurs. Et les vaches.